samedi 23 mai 2020

Emmanuelle au 7ème Ciel (1993)

Francis Leroi n'en finit plus d'exploiter le filon d'Emmanuelle dans la première moitié des années 90. Sylvia Kristel n'étant plus très fraîche, les ressorts scénaristiques pour ce septième épisode officiel en appellent aux souvenirs d'enfance, dans une école religieuse, un moment de belle niaiserie sous les douches avec une amie qui cherche à découvrir l'amour :


Et la réalité virtuelle, Emmanuelle étant membre d'un institut mondial faisant des recherches très avancées dans le domaine. Oui, dès 1993, le sujet faisait déjà rêver :


Et en fait de datasuit, l'accessoiriste a ressorti le bon vieux Powerglove, inutilisable dès sa sortie, de Nintendo :
Notre héroïne tente donc de convaincre son ex amie de s'y essayer pour décoincer ses appréhensions quand au sexe et surtout lui donner le courage de reprendre contact (physique) avec son amour d'adolescence.
Seulement, cette technologie naissante laisse certains perplexes qui n'hésitent pas à blaguer grassement à son sujet :


C'est gratuit !
On voit passer Roberto Malone, acteur italien spécialisé  dans les films purement pornographiques, un temps unis avec Zara White, et Pierre Bachelet est de retour à la musique. Sur ce point, on y gagne largement par rapport aux épisodes précédents.
Mais il n'y a plus beaucoup d'argent pour ce type de production alors finis les voyages, il ne reste qu'un château en France et pas mal de stock-shots.
A propos de stock-shots, lors de scènes de laboratoire, nous voyons un grand nombres d'appareils manipulés, tout sauf du matériel de "réalité virtuelle" mais plutôt des choses spécialisées dans l'audio-visuel, et parmi celles-ci un synthétiseur légendaire, l'EMS Synthy VCS :
Au début, j'ai pensé à un emprunt à un clip de Jean-Michel Jarre (Equinoxe 4) qui en possédait une tripotée, mais les images ne correspondent pas :
Je serais très curieux de connaitre la source de cette image...sachant qu'on a déjà vu de tels synthés dans Confidences d'une petite Culotte.
Pour terminer, l'ami d'Emmanuelle prendra son courage à 2 mains et retrouvera son amour, devenu prix Nobel en passe de recevoir son prix, ce qui vaudra un discours de remerciements des plus enfiévré :

Puis Francis Leroi déclinera la formule à n'en plus finir pour les érotiques du dimanche soir.

jeudi 21 mai 2020

Emmanuelle 6 (1988)

Commencé par Bruno Zincone qui a tourné 45 minutes au Vénézuela et terminé par Jean Rollin en France, cette épisode d'Emmanuelle nous fait le coup de la fille amnésique, assistée d'un psychologue, qui doit découvrir qui elle est en se remémorant ses derniers instants avant l'interruption involontaire de la mémoire.
Et le film d'alterner entre séances de dialogue dans une maison bourgeoise en France et souvenirs d'un voyage où l'héroïne accompagnait une poignée de mannequins lors d'un voyage en Amérique du Sud.
Natalie Uer, à cheval entre l'endive et la beauté froide, endosse le rôle d'Emmanuelle. Ce sixième opus ne vaut que par sa photo magnifique lors des scènes à l'étranger. Colorée, elle utilise des filtres à bon escient et plaira à tout amateur sensible à l'esthétique des magazines de charme de ces années là.
Tourné directement en Anglais, il existe d'ailleurs une version plus longue de 15 minutes caviardée de scènes pornographiques sans rapport et encore plus moches que pour Emmanuelle 4, pas d'extrait de dialogue cette fois donc, mais la traditionnelle chanson qui va avec, interprétée ici par Virginie Constantin qui apparait aussi dans le film :

samedi 9 mai 2020

Emmanuelle 4 (1983)

Francis Leroi prend le relai à la réalisation sur ce quatrième épisode et la série Emmanuelle a l'allure d'un fantôme.
L'histoire tente la faille dans le quatrième mur puisque que Sylvia Kristel, les pupilles bien dilatées en 1983, incarne Sylvia qui cherche à échapper à l'amour qu'elle a pour Marc au gré des vernissages et petites réception de la bourgeoisie parisienne qui s'emmerde :

Pour y parvenir, elle décide de partir au Brésil se faire intégralement transformer en une nouvelle Emmanuelle. Entrée en scène de Mia Nygren pour reprendre le rôle titre.
Afin de s'assurer de son équilibre psychique face à une opération aussi lourde, elle est suivi par Donna, personnage à l'accent discutable :


En revanche, Déborah Powers qui joue cette psychologue crève l'écran à côté de l'endive chargée de porter le film.
Parmi le casting, on a d'autres surprises comme Fabrice Lucchini dans le rôle d'un magicien, Dominique Troye et Christopher Clark, que l'on peut voir dans une scène hard dans la boue dans la version avec ajouts. Ces ajouts sont d'ailleurs dispensables étant donné le saut de qualité d'image et leur introduction à la sauvage.
Chose amusante, d'ailleurs, j'ai noté 12 photogrammes  de pénétration explicite qui n'ont pas été coupés du montage soft.
Enfin, j'ai cru voir Cathy Menard parmi les figurantes de la première réception au Brésil.
La réalisation d'Emmanuelle 4 donne l'impression d'une facture italienne dans sa photographie, quelque chose dans le genre des Tinto Brass, la sophistication en moins...alors disons, les érotiques de Joe d'Amato. Il y a un petit côté cheap avec ces espèces de transitions animées et la voix off qui ne nous épargne pas la psychologie de boudoir est souvent, très souvent présente, signe de feignantise scénaristique :

Par sa froideur, qu'elle soit ou non intentionnelle, Emmanuelle 4 peut revendiquer le status de navet.
Pour la peine, voici la chanson du film, dégoulinante de violons et de pianos comme le reste de la musique. Preuve que l'on a définitivement tout perdu en passant la quatrième :

jeudi 7 mai 2020

Emmanuelle II (1975)

Silvia Kristel nous revient avec des cheveux plus longs et pour commencer son départ vers Bangkok, troque le cheval contre le bateau. Elle y apprend d'ailleurs les rudiments du code maritime : 


La mise en scène est déplorable par certains moments, erreurs de raccords, les acteurs ont l'air de ne pas trop savoir quoi faire ni où se placer lors des séquences dialoguées. Il faut dire que c'est à nouveau un photographe aux commandes, Francis Giacobetti remplaçant Just Jaeckin et côté musique, ce n'est pas la joie non plus puisque Francis Lai remplace Pierre Bachelet. Nous y perdons tant en puissance mélodique qu'en finesse de choix dans les sons lorsque l'électronique se manifeste :

Ha oui c'est gras, hein ?
Pour le reste, c'est rebelote pour le couplet sur la liberté dans le couple typique de l'époque :

Mais il y a quand même des choses à sauver.
La photo, moins maniérée qu'en 1974, est splendide. C'est l'occasion d'apercevoir la fantastique Laura Gemser pour la première fois. Et la scène dans le Jardin de Jade, bordel local pour les militaires, sort du lot. Elle est composée de splendides tableaux, et c'est ici que l'on pourrait trouver le féminisme invoqué en vain dans le premier film :

Emmanuelle 2 reste tout de même un épisode de Découverte du Monde avec un peu d'érotisme, il voyage beaucoup, comme lors de cette incursion à Bali :


mais finit par n'aller nulle-part.

Et pour vous achever :
Et oui, çà fait mal, hein ?

vendredi 1 mai 2020

Emmanuelle (1974)

Classique parmi les classiques des films érotiques. J'ai cru comprendre (moi je n'y étais pas, je n'étais ...même pas né) que la sortie d'Emmanuelle a sonné comme une révolution dans l'imaginaire sexuel des français voire des habitants de pas mal de pays. Je me rappelle surtout que nombre de personnes de l'âge de mes parents avaient "déjà vu un film porno, savait très bien ce que c'était et quand on en a vu un, on les a tous vus", mais qu'au fil de la conversation, ces personnes averties n'étaient capables de sortir comme titre de film ....qu'Emmanuelle.
1 an après sa sortie, les écrans de cinéma allaient ruisseler de sperme et de cyprine, verraient des bites parcourir des milliers de kilomètres dans des bouches humides et des chattes poilues.
La chose qu'on ne peut pas enlever à ce film, et on va commencer par là, c'est sa musique, composée par Pierre Bachelet :


Ses paroles ont toujours été bien mièvres mais il aura toujours eu un sens accrocheur pour les mélodies (on en reparlera quand on abordera Gwendoline, par le même réalisateur). Par ailleurs, on se rappelle de ses pérégrinations épatantes dans la musique électronique planante tendance Berlin School dans Collections Privées . Il remet le couvert ici, lors d'une belle séquence aquatique, évoquant plus cette fois ci le grec Vangelis dans sa période expérimentale :


Mais revenons au film.
Emmanuelle rejoint son mari en Thaïlande. Celui-ci a une conception "moderne" du couple :


Mais rien que ce personnage d'ambassadeur moustachu donne l'impression d'être devant un nouvel épisode d'OSS117 avec Jean Dujardin croisé avec le film d'initiation, type d'histoire qui sera repris à l'envie dans la vague porno-érotique des 10 années qui suivront.
Colonialisme latent (annonçant le nouveau colonialisme par le tourisme), tout ce petit monde bien portant s'ennuie et passe le temps comme il le peut à se raconter ou vivre ses aventures sexuelles se voulant libres ou légèrement décadentes pour des bourgeois de cette engeance :

Après avoir fuit avec une archéologue dont elle est tombée amoureuse, Emmanuelle finira le parcours initiatique déjà tracé pour elle dans le sillage du vieux Mario débitant ses aphorismes tenant de la philosophie de boudoir à 2 balles. A ce titre, la scène dans la fumerie d'opium est interminable :


J'ai souvent lu, même dans des articles d'aujourd'hui, qu'Emmanuelle avait été un grand moment cinématographique pour l'émancipation sexuelle des femmes :


Et bien démerdez-vous avec çà, mesdames. Moi je retourne à mes squirting-gangbangs.