jeudi 16 novembre 2023

Les Femmes (1969)


Jérôme Hervé, écrivain à succès a un problème avec son éditeur et avec la création :

Il est donc décidé qu'il fera un voyage en train jusqu'en Italie durant lequel il bénéficiera des services d'une secrétaire recrutée sur des critères contractuels plus que complets :



Et çà sera comme cela pour toute la durée du film combinant les mémoires de mauvais séducteurs de l'écrivain à sec et l'évolution de sa relation avec la secrétaire "Oui mais Non" incarnée par une Brigitte Bardot plus que crispante.

N'importe quelle réplique de Les Femmes aurait sa place dans le grand traité de la psychologie de boudoir, les scènes passent comme autant de pages fades d'un vieux magazine pour homme de l'époque incluant même un article sur ces putains de corrida.

Alors comment ce petit monde va-t-il finir, qui choisira Jérôme pour continuer sa vie et retrouver le goût de l'écriture ? A vrai dire on s'en fout, les belles leçons de misogynie n'en finissant plus de s’égrener dans le vide.




vendredi 10 novembre 2023

Femmes (1982)



Film érotique new-age surfant sur la fin de la vague esthétique initiée par David Hamilton et Just Jaeckin, Femmes livre rapidement sa pompeuse note d'intention sur fond de musique à la Vangelis trop cuit :


Helmut,voyageur solitaire, arrive sur une île peuplée de femmes et retrouve Alexandra qu'il avait laissée. Il est juste de passage mais Léa, la fille d'Alexandra a bien grandi.

Le bonhomme est pas mal présomptueux : 


Tout au long du film, on philosophe dans les grandes lignes, on s'interroge sur sa raison d'être : 


Je ne peux pas m'empêcher de penser que BHL a dû surkiffer un film aussi porté sur le narcissisme bon chic bon genre.
Notre Helmut est du genre à promouvoir l'ouverture des shakra par apposition de la bite, mais il a quand même des principes : 


Je vous épargne la chanson de fin. Visuellement, il pourrait y avoir de belles choses pour peu que l'on soit sensible au style et à certains physiques juvéniles, mais c'est noyé dans tellement de manières que Femmes gâche le plaisir.

vendredi 3 novembre 2023

La Femme-Spectacle (1964)



S'il on doutait que Claude Lelouch fut un imbécile réactionnaire, La Femme-Spectacle en apporte la preuve flagrante. A côté de çà, un tel film ferait passer Michel Sardou pour un baba-cool hétéro-flexible.

Deux ans après Mondo Cane, Lelouch s'empare de la formule Mondo et la lie à sa sauce cinéma vérité pour écorner les femmes qui ont choisi de vivre autrement. on se demande dès le départ ce que Jean Yann vient foutre dans cette galère :

Il me suffirait ensuite de prendre n'importe minute de commentaire en voix off pour illustrer cet article tellement chaque réflexion tient de la plus triste connerie et du jugement à brûle-pourpoint, le plus ébahissant étant sans doute celui qui introduit les travestis :


Entre 2 séquences parfois jouée, les intervenants sont interviewés par le caméraman, ou le réalisateur, instillant un savoureux malaise. Lors de la rencontre avec la jeune strip-teaseuse par exemple, Lelouch par ses questions semble presque regretter que la fille ne soit pas une petite salope vu son activité. Pas de bol, mon gars, elle est communiste, retourne dans les jupons de De Gaulle, tu n'es pas prêt pour Mai 68 :


Pour une rare fois, Christophe Bier dans son dictionnaire loue presque la censure d'avoir fait interdire le film. Je pense que c'est une erreur car cela l'a rendu dur à voir par le passé et il est important de connaître son existence, son contenu pour de savoir de quoi il retourne lorsque l'on considère son réalisateur.

mercredi 1 novembre 2023

La Femme Publique (1983)



En fonction des sensibilités, le cinéma d'Andrzej Zuławski peut se révéler horripilant mais sa combinaison avec un Francis Huster peroxydé satellise La Femme Publique au firmament du pensum hysterico-melonnesque :  

Le fait d'avoir introduit une scène de danse à poil de Valérie Kaprisky est par contre bien vu de la part du réalisateur (ou du monteur, ou du studio ?) pour ne pas que le spectateur se barre tout de suite de son siège pour aller faire autre chose.

Et c'est dommage parce que de sacrées questions sont posées autour du cinéma, de la fonction d'un acteur, mais si les débuts de réflexions sont passionnantes, il sombre systématique dans le maniérisme ridicule et pénible : 

 

De même lorsque la raison d'être du cinéma est discutée, cela finit forcément par : 



Et oui, Ma Gueule

Il est aussi possible que ce soir La  Femme Publique qui lancera la mode dans le cinéma d'auteur français des scène où une jeune fille pique une crise de colère, casse des trucs dans une cuisine en hurlant "tu peux pas comprendre".


Du pain bénit pour les Inconnus qui reprendront la scène quasiment à l'identique dans leur sketch traitant du sujet.

samedi 28 octobre 2023

La Femme Objet (1981)



Probablement le film pornographique français le plus documenté et le plus célèbre, on ne va donc pas trop se perdre en analyse dans cette histoire de Frankenstein remaniée où Richard Allan, écrivain de science-fiction conçoit une femme de toutes pièces pour assouvir son appétit sexuel. La voix de l'acteur est cette fois-ci doublé :

La voix off s'interpose entre les scène avec un certain esprit, conjuguant parfois avec le zeugma :


Mais avant d'avoir recours à la robotique, il passe par d'autres aventures, notamment avec l'assistante de production anglaise en charge d'adapter un de ses livres à l'écran :



Boîte à rythmes, synthétiseurs analogiques, néons bleutés clignotants lorsque apparait la lumineuse Marylin Jess dans la carcasse du robot d'amour qui se rebellera de belle façon contre son créateur, la Femme Objet peut finalement être considéré comme le film pornographique New-Wave français.

Au final, ce qui m'a le plus étonné à cette nouvelle vision, c'est sa densité en scènes pornographiques qui me parait bien au-dessus de la moyenne de la production de l'époque.
A noter la présence de Nicole Segaud dans le rôle de la femme du romancier qui fera preuve de pas mal de mépris envers son mari. Ces scènes prennent une autre saveur s'il s’avérait qu'elle était encore la compagne de Richard Allan au moment de ce tournage.

vendredi 22 septembre 2023

La Femme et le Pantin (1958)



Bien moins vénéneux et prenant que la version de 1928 de Baroncelli, cette adaptation de la Femme et le Pantin de Duvivier ratisse large et aseptise largement le propos.
Brigitte Bardot joue plus Brigitte Bardot que la cruelle Conchita des origines et cela peut horripiler les spectateurs qui n'ont jamais apprécié son style. Heureusement, il y a les dialogues et un débit parfois réjouissant :

Pour le reste, la bande se suit comme un film du dimanche soir avec quelque passages un peu enlevés :


Mais au final toujours inoffensif.

Le personnage du père d'Eva Marchand (qui fait tourner en bourrique un amoureux masochiste donc), à priori ancien collaborateur planqué en Espagne est excellemment dessiné, on jurerait un Eric Zeimour croisé avec Ferdinand Céline.

Et à propos d'Espagne, folklore local oblige, on échappe pas à des scènes de corrida de merde, l'amoureux éconduit dirigeant une réserve de taureaux sauvages.

Par ailleurs, la conclusion avec sa montée des marches, loin de la version de 1928 qui allait au bout de sa torture est parfaitement lamentable.

vendredi 25 août 2023

La Femme en Spirale (1984)



Quasiment le dernier film réalisé par Jean-François Davy. Pas un porno mais quelque-chose à mi-chemin entre la comédie sociale et le reportage...dans le milieu du porno, et oui, on ne se refait pas. Et çà marche bien, la Femme en Spirale est très intéressant, sous prétexte du refus d'une actrice de jouer dans un porno, elle accepte en revanche de prendre le stylo puis la caméra pour faire un film sur le sujet, après avoir parlé business avec le producteur :

L'une des grosses surprises du film vient de Nicole Segaud. Autant nous savions qu'Alban Ceray pouvait être très à l'aise dans les scènes de comédies, autant l'actrice, lorsqu'elle n'a pas à affronter de longues tirades trop écrites comme entendu précédemment s'en sort avec un étonnant naturel, quand on sait que dans le privé elle pouvait avoir des attitudes inquiétantes si l'on en croit la biographie de Richard Allan.

Et sa partition avec Piotr Stanislas en artiste rebelle vivant à ses crochets ajoute à la qualité du film.

Nous sommes au milieu des années 80, le DX7 est sorti et la musique nous le fait savoir, Jean-François Davy reprend sa formule d'interviews (jouées cette fois-ci) d'actrices de film pornographiques désabusées mais philosophes : 


La Femme en Spirale donne aussi le plaisir de voir le travail se faire sur un banc de montage pellicule, de se balader un peu dans Paris à cette époque et d'y croiser un Michel Caputo, poète du temps perdu :