samedi 27 juin 2020

Emmanuelle à Cannes (1980)

Film catastrophe de Jean-Marie Pallardy avec à l'écran essentiellement Olinka...je ne peux même pas dire "post synchronisée" tant dès les premières minutes, on sent que l'on va souffrir :


Danseuse en Italie maquée à un Gabriel Pontello bien barbu, désabusée par son sort de femme exploitée :


Elle décide de se faire la malle et tenter sa chance au festival de Cannes.
Le reste du film alterne entre scènes de strip-tease improvisées sur la plage en public et fausses rencontres tournées au gré des déambulations dans les lieux de passage du festival avec force passants qui regardent directement l'objectif avec toujours l'horrible voix off.
Monté en dépit du bon sens et de la chronologie à court terme, les cadrage des scènes de sexe dénoncent un film film hardcore charcuté pour en faire un érotique.
Disons que si Emmanuelle à Cannes est un très mauvais film, il offre au moins l'occasion de faire une balade au festival à cette époque. C'était l'année de la sortie d'Apocalypse 2024, aussi appelé A Boy and his Dog, excellent film post-apocalyptique cynique avec Don Johnson (Miami Vice) où la morale était que pour survivre, mieux vaut manger une femme de passage que son chien :


Pallardy a évidemment tapé dans le stock de musique gratuite, parfois très consensuelle rapport à la plage et au soleil (samba, percussion diverses) mais parfois plus sympa ou étrange, comme par exemple celle comportant un ..."solo de règle sur la table" ?

Puis Emmanuelle s'ennuie, elle décide de retrouver son Frank et son statut de pute exploitée pendant que la doubleuse part en improvisation totale :


La morale est sauve, mais pas les neurones du spectateur.

samedi 6 juin 2020

L'Empire des Sens (1976)


 
Le temps a passé après le petit scandale qu'a fait l'Empire des Sens à sa sortie et sa présentation à Cannes. La littérature sur son sujet,les analyses et une magnifique ressortie récente ont permis de confirmer que le film de Nagisa Oshima est bien un chef d’œuvre et pas seulement une attraction pour encanailler les bourgeois de la croisette dans les années 70.
Il relate l'histoire (vraie mais librement adaptée) de Abe Sada, ancienne prostituée reconvertie en domestique qui s'éprend de son nouveau patron. Mais d'une part, il est difficile de faire table rase de son passé :

Et d'autre part, Abe est atteinte d'une affection qui la rend avide de sexe :


Eréthistique..voilà, on apprend de nouveaux mots dans Erotruculence
Et ce désir permanent va l'emmener au bout de son mal, à savoir étrangler Kichizo jusqu'à la mort avec son consentement pour le sentir raidir plus possible en elle et finir par lui trancher les organes génitaux afin de toujours les avoir avec elle.
La version Française, contrairement à celle de l'Empire de la Passion passe bien.
Même s'il est lent, le film est magnifique, passionnant dans sa description du glissement vers l'inconcevable.
Jamais Eros n'aura été aussi bien main dans la main avec Thanatos sur un écran :


mardi 2 juin 2020

L'Empire de la Passion (1978)


Réalisé 2 ans après l'Empire des Sens, Nagisa Oshima décide de lever le pied sur les scènes sexuelles explicites dans cette adaptation du récit Dossier sur le Meurtre de Gisaburo, Conducteur de Pousse-pousse. Ici la Femme du conducteur en question se fait draguer par Toyoji, soldat démobilisé et finit par craquer, son mari alcoolique passant son temps libre à boire :


Les deux adultères décident de se débarrasser du mari, mais une fois le forfait accompli et le corps balancé dans un puy, Seki ne tarde pas à voir apparaitre le fantôme de la victime de plus en plus régulièrement.
Pour les besoins de ce blog, j'ai dû regarder le film en version Française, et je dois avouer que certains points de doublages sont déconcertant lorsque l'on est habitué à voir les films asiatiques dans leur loangue d'origine, notamment quand Bugs Bunny vient d'inviter pour enquêter sur la disparition du conducteur de pousse-pousse :


Mais le film reste intéressant à suivre avec sa mise en scène parfaite et sa photo magnifique. Il permet de suivre les deux amants dans leur fièvre quasi suicidaire, qui les emmène au châtiment qu'ils ont tant redouté :


De la scène de retour au puits au final sanglant, l'Empire de la Passion se clôt magistralement.