lundi 11 avril 2022

Exhibition 2 (1975)



Jean-François Davy rempile dans la foulée d'Exhibition avec beaucoup plus de grain à moudre sur ce deuxième épisode étudiant le cas de Sylvia Bourdon, bourgeoise jouisseuse professionnelle comme elle se définissait à l'époque, flanquée d'André Bercoff libertarien de pacotille des années 70 aujourd'hui cafard réactionnaire de droite hantant encore quelques plateaux télé et radio (à la limite, intéressant lorsqu'il animait une émission sur la 5 dans les années 80/90) :

Au gré d'un voyage en Grèce pour profiter du bon temps, on parle politique et religion, on veut se faire croire presque apolitique mais la suite de la carrière de Sylvia Bourdon sera intégralement dédiée au culte du libéralisme et de l'économie de marché.


Mais là n'est pas le sujet. Lorsque la dame est à court d'argument pour défendre sa position socialement à vomir si elle n'était pas exagérée, elle n'a que pour échappatoire que la provocation ou la pure et simple violence qu'elle exerce sur son soumis du moment, un écrivain hollandais. Témoin ce grand moment de malaise : 


On est loin de 50 Nuances de Gris...
Exhibition 2 a d'un côté le grand mérite de mettre à la lumière du jour le sujet des relations sado-masochistes et ce n'est pas un problème comme cela est souvent évoqué, bien au contraire, il apporte de l'information sur le sujet et montre frontalement de quoi il peut, parfois, s'agir. A ce sujet, le débat qui s'ensuit avec Jack Gatteau, excellent acteur pornographique est très intéressant : 


Et d'un autre côté, le film met très mal à l'aise tant on voit que le sujet échappe à son réalisateur et que Sylvia Bourdon force le trait, a très conscience de la présence de la caméra. Le titre d'Exhibition porte là très bien son nom...malheureusement.

Elle fait donc état de ses aventures sexuelles, en rajoute avec un égocentrisme ridicule. Le supplément de 20 minutes où Jean-François Davy explique à quel point la partie tournée en Grèce et de toute façon l'intégralité du film a été désagréable à mettre en boîte est indispensable pour aborder le film car il y a une clé jamais explorée : l'ami de Sylvia Bourdon qui à l'époque était peut-être son maître qui l'amenait à un tel déchaînement. Par exemple, c'est lui qui comptait les bites apparemment et nous ne le verrons jamais à l'écran : 


Pour conclure, le scopophile regrettera de savoir que le montage original est à jamais perdu. Cela aurait fait un excellent témoignage de bourgeois médiévaux qui se la collent comme des chiens.
En tous cas Exhibition 2 est à voir et mérite encore aujourd'hui qu'on en parle.


vendredi 8 avril 2022

Exhibition (1975)



J'étais loin d'être né à la sortie d'Exhibition et j'ai dû mal à me rendre compte de l'impact qu'il a eu sur le public français dans sa considération de la pornographie. Je ne saurai jamais mais je me doute tellement que tant de monde s'est pressé aux portes des cinémas pour s'informer et en aucun cas pour voir une actrice de films de cul raconter sa pauvre et dure vie entre deux scènes où on la voit, au choix, sucer des bites ou se branler.

Quoi qu'il en soit, Jean François Davy et Claudine Beccarie parlent souvent de cinéma dans ce semi-documentaire pornographique et c'est très intéressant  :



Et il y a évidemment la mise à nu d'un caractère fort mais plein de fêlures dans un agencement de séquences intelligent...roublard ?

A signaler que les éditions vidéos ajoutent 2 séquences où le réalisateur retrouve l'actrice 4 puis 8 ans après la sortie du film. Le temps passe, lors de sa première revoyure, pour joindre les 2 bouts, Claudine fait occasionnellement des strip-teases forains.



A voir de toute façon, ne serait-ce que pour la liberté de ton de l'entreprise, et de quelques scènes de sexe sur plateau très réalistes, montrant qu'on ne peut pas avoir bon à tout les coups dans quelque travail que ce soit.