vendredi 21 mars 2025

Filles traquées (1980)



Filles Traquées est en fait une exploitation de la Nuit des Traquées de Jean Rollin avec des scènes pornographiques additionnelles, les scènes en question sont probablement visibles en supplément dans une édition DVD (Encore) trouvable à un prix assez élevé.
Quoi qu'il en soit, hors ces scènes additionnelles, il s'agit à mon sens du film le plus intéressant de Rollin, malgré sa lenteur, sa propension à la jouer thriller d'auteur un peu crispant à coup de "je ne sais pas, je ne sais plus". Une fille est retrouvée courant dans la nuit par un homme qui la ramène chez lui, elle ne se souvient plus des raisons de sa fuite :
 

Le personnel d'un établissement spécialisé la retrouve et la ramène de force dans une grande tour pour la poursuite de sa thérapie. Sur place, tous les patient semblent souffrir du même mal mais qui se manifeste différemment.

Fascinante parabole d'anticipation sur la déshumanisation liée à l'urbanité galopante, tourné entre la Défense et Nanterre, le film est froid mais magnifique, l'ambiance y est très particulière. On y retrouve une belle brochette d'acteurs pornographiques de l'époque dans des rôles impliquant un peu de comédie. Brigitte Lahaie évidemment, mais aussi Cathy Stewart, Alain Plumey, Jack Gatteau, et même Marilyn Jess.

La Nuit des Traquées c'est un peu les Villes de Grandes Solitudes mis en image avec quand même bien plus de poésie :

 

 

jeudi 13 mars 2025

Les Filles du Camping (1981)



Alain Payet s'essaye à la comédie franchouillarde et on ne peut pas dire que cela lui réussisse. C'est les vacances pour Albert le parisien, comme pour des milliers d'autres :

Avec sa caravane, il prend deux filles en stop et direction le camping où il va faire les frais de sa gentillesse. Successions de gag poussifs et de mini sketchs étirés au-delà du raisonnable comme celui du restaurant où le réalisateur endosse la tenue de serveur :

 

Les scènes pornographiques sont en revanche intégrées sans faire plus de casse dans un métrage déjà mal en point, dans le sens où l'on a pas affaire à des inserts tirés d'autres bobines mais bien d'une certaine continuité si l'on omet le décor "intérieur tente" pas complètement vraisemblable. Seulement, il faut se farcir les situations voulues comiques mais pénibles.

 

vendredi 7 mars 2025

Les Filles de Malemort (1973)



Un film vaguement fantastique vaguement érotique au romantisme morbide tout en flashback.

Un couple pris par l'orage et réfugié dans une demeure bourgeoise commence à lire l'histoire d'un vieux châtelain gâteux et vicelard hébergeant sa fille et de la cours très restreinte de servants qui complote autour de lui pour savoir où il aurait planqué son magot.
L'ambiance est à la série rose disposant d'une patine fort cinématographique...ou plutôt à la série rouge d'ailleurs, tant le directeur photo abuse de filtres pour un résultat parfois intéressant.
Le rythme est lent, il y a quelques saillies qui maintiennent l'éveil notamment dans la description d'une vie de château ennuyeuse rompue par le passage à table qui a des airs de cuisine des mousquetaires :

Puis arrive l'inconnu qui va bouleverser le jeu dans la mesure où l'héritière qui se mangeait le jardinier jusqu'à présent jette son dévolu sur le nouveau venu, rebattant les cartes des intrigues.
La solution au mystère est dans la chanson : 



Michel Blanc compte parmi les figurants mais il faut s'accrocher pour le capter.

Les filles de Maldemort nécessite quand même d'être bien réveillé, bien disposé avant de se laisser traverser.

vendredi 3 janvier 2025

La Fille de Hambourg (1958)



Petit drame d'après guerre, un ancien prisonnier au travaux forcés à Hambourg (Daniel Gélin) se souvient d'une femme dans ce morne quotidien :

Quelques années après la libération, il part une nuit en vadrouille dans la ville portuaire avec deux de ses amis dont Georges, Jean Lefevre en cocker qui a du mal à se maîtriser. Mais il a en tête de retrouver la jeune femme de ses souvenirs. Le hasard l'amène seul dans un bar à hôtesse où se déroule un match de combat féminin dans la boue. Il est choisi pour nettoyer la gagnante et sous la couche de glaise se révèle Maria, la femme perdue, qui a fait de la prostitution de luxe son métier. Sa vie n'est pas de tout repos dans une ville en reconstruction où pas mal de trafic illégal permet à chacun de survivre. Une nuit pour voir si c'était une bonne idée de la retrouver.

Rien de bien passionnant dans ce film, l'intrigue se suit d'un œil, les acteurs sont en pilote automatique.

On peut même se demander la raison de la présence de ce film dans le Bier tant les moments érotiques sont rares et bien timides. A la limite un passage dans les redlights : 




Mais tout tient dans les dialogues, partiellement écrits par Frédéric Dard et dans lesquels on peut parfois retrouver sa patte : 



Rares secondes dignes d'intérêt.

samedi 28 décembre 2024

La Fille de Dracula (1972)



Un érotico-fantastique de Jesus Franco dont la voix off annonce la couleur dès la première minute :

Et le cependant tient dans le fait que la fille du comte de Karlstein est l'héritière de la malédiction des buveurs de sang.

Des filles dans le village sont retrouvées mortes avec les marque dans le cou. Un inspecteur débonnaire à deux doigts de se faire doubler par un journaliste très curieux mène mollement l'enquête pendant que Jefferson (Jesus Franco), ésotériste chevronné, parle : 



Les zooms intempestifs sur des pubis fournis, un Howard Vernon qui fait des abdo dans son cercueil et n'ayant aucune réplique à part un ou deux râle, Jesus Franco dans un double rôle où il semble pour une fois plus impliqué que de coutume, rien n'y fait. Le rythme est bien trop lent, donnant l'impression de se taper un épisode de Derrick en Bretagne bénéficiant d'une mise en image un peu plus stylisée.

vendredi 20 décembre 2024

La Fille à tout faire (1980)



Deux jeunes gars ont monté leur studio photo mais ils peinent à joindre les deux bouts, alors ils font de l'alimentaire. Par chance, ils réussissent à négocier un gros contrat avec Monsieur Paul, fabricant de maillots de bain. C'est l'heure du casting, en vue d'un shooting qu'ils espèrent pouvoir réaliser en extérieur, dans le sud.
Mais le patron est pingre, tout comme le producteur de La Fille à tout faire, donc nous ne verrons jamais la couleur du sable ni les rayons du soleil.
Moyens réduits obligent, Gerard Kikoïne fait ce qu'il peut. Le scénario est réduit au minimum, et le passage à l'action arrive vite, très vite, les personnages mettent rapidement les points sur les i:



D'une certaine manière,nous ne sommes pas loin des structures et dispositifs qui déferleront sur cassettes vidéo un ou deux ans plus tard, et l'esthétique du film est à cheval entre l'âge d'or du porno français et ce qui se fera sur bande magnétique, les mouvements et cadrages recherchés de Kikoïne en plus, venant tout de même rehausser la qualité de l'entreprise.

Sans compter ses doublages paillards et bien déconnants de misogynie qui faisaient le charme de ses dernières réalisations pour le porno aux capitaux allemands : 




Malédiction des éditions DVD Blue One pour faire tenir sur trois films sur un disque, la version vue de 60 minutes au lieu de 81 a dégagé Jack Gatteau de sa participation à la partouze finale. Vu sur la version Allemande, c'est un scandale d'avoir sucré son irruption.

vendredi 13 décembre 2024

La Fille à la Sucette (1974)


Double charcutage pour cette Fille à la Sucette. Tout d'abord dans sa nature intrinsèque, puisqu'à la base il s'agit d'un film vaguement érotique caviardé d'insert hard sans aucune cohérence, montés à la va comme je te pousse, et à ce sujet un carton avertis dès le début le spectateur de la nature des doublages. Ensuite, visionné dans une copie tirée d'une VHS numérisé de 55 minutes pour un métrage initialement prévue de 80.

Antoine, joueur toujours perdant au casino se retrouve embringué chez une charmante femme mûre vivant avec son adolescente de fille et notre homme ne sait vraiment pas où donner de la tête. Devinant un inexplicable danger, il se laisse quand même tenter par l'une et l'autre, quitte à se faire passer en revue de bien piteuse manière :

C'est qu'en fait, ces dames on besoin de lui pour une tâche ingrate : se débarrasser du corps de leur mari (et père...et amant ?)




Thriller/Polar poisseux et oppressant, à revoir peut-être dans de meilleures conditions. Guère possible, le montage original n'existe probablement pas et quand à retrouver une cassette en bon état...