vendredi 30 mai 2025

Le Frisson des Vampires (1970)


Jean Rollin passe à la couleur et son opérateur photo s'en donne à cœur joie. Un jeune couple fraîchement marié fait escale dans un village surmonté d'un ancestral château pour que la fille puisse rendre visite à ses cousins. Mais ils apprennent leur mort. Surprise, après avoir voulu se recueillir sur leur tombe, ils tombent nez à nez avec les supposés défunts...c'est l'heure de passer à table. Mais que s'est il passé ? 

Il faut composer avec le rythme, le style et surtout le jeu des acteurs rolliniens qui tournait déjà à plein régime à cette époque : 

 

Entre deux ronflements, le spectateur a droit à quelques dépoitraillages et nus frontaux, exigence des producteurs, mais surtout à pas mal de théologie nappée d'histoire du culte vampirique : 

 

Le spectateur le plus endurci aura noté dans ce Frisson des Vampires une forte prédilection du réalisateur pour les panoramiques à 360° (licence poétique ou tentative de dynamiser un métrage qui se traîne ?) et déjà à l'époque, une réflexion sur le vivre ensemble entre humains et créatures de la nuit : 

 

A réserver aux journées où l'on est bien réveillé.

mercredi 28 mai 2025

French Initiation dans un petit Cul de Pucelle (1985)



On pourrait sous-titrer French Initiation dans un petit Cul de Pucelle par La Philosophie dans le Boudoir à la Plage puisqu'il s'agit là d'une adaptation de l'essai de Sade transposé à une époque contemporaine du film dans un milieu de petite bourgeoisie. Caroline a bien du mal avec la nouvelle femme de son père :

 

Nous noterons que la post-synchronisation semble avoir loué les services de Richard Allan qui pourtant n'apparait jamais à l'image. 

La jeune fille se plonge alors dans le livre et se retrouve à la place de l'héroïne initiée par les personnes occupant la propriété estivale.

C'est l'occasion de répondre aux instructions parfois reprises directement de l’œuvre littéraire :

 

Par ailleurs il arrive que même le texte original déclamé, occasionnant un sacré décalage entre le texte et la situation, soit librement agrémenté de répliques bien corsées. Comme il se doit, l'innocence se retrouve correctement pervertie : 

 

Et pour finir, la présence de Piotr Stanislas et sa souplesse des pratiques sexuelles au casting permettent même d'inclure de savoureux moments de bisexualité.

 

L'ambiance estivale, la crudité des dialogues et la variété des situations font de cette initiation un bon petit moment passé devant un écran.

jeudi 8 mai 2025

French Erection (1976)


Largement antérieur à Les Filles du Camping et signé John Love, Alain Payet verse déjà dans la comédie navrante pornographique et le résultat est difficile à endurer d'une traite.
Deux malades mentaux s'échappent de l'hôpital psychiatrique et atterrissent dans une auberge en passe de liquidation judiciaire. En attendant, la petite bourgeoisie locale s'y retrouve pour des parties fines. Les deux fous se font passer pour les propriétaires des lieux et deux flics cons comme la lune viennent enquêter sur les détournements de fond :

Le porno y est minimaliste et pas franchement bien filmé. Le pseudonyme de John Love n'était pas encore associé au style Hard Crade qui aura fait la marque de fabrique de Payet. Richard Allan est de loin l'acteur le plus physiquement sollicité tandis que Carmelo Petix vient faire le zouave sous les traits de trois personnages différents.

Les deux compères réintègreront leur établissement, accueilli par un geôlier à l'accent et l'humour douteux :

 

Un peu de joyeuse irrévérence noyée dans beaucoup trop de lourdeur.